Le don véritable- Texte de Nicolas LEROUX
Avant toute chose un postulat s’impose : Je ne suis obligé(e) de rien.
Seul(e) l’esclave à obligation de faire.L’obligation de donner appartient au monde de l’enfermement dans lequel vivent la majorité d’entre nous. Tant que j’y suis emprisonné(e), le don prend souvent le visage du sacrifice. Tout y est fardeau et responsabilité pesante. Coupé(e) de ma Source, je donne de mon capital d’énergie vitale par conditionnement ou par peur d’être jugé(e) ou de ne pas être aimé(e).
Mais aussi je donne pour recevoir quelque chose en retour, comme la reconnaissance ou la considération. En réalité tout ce que je donne dans ce monde-là, c’est surtout à moi que je le donne, aux parts de moi qui ont peur et qui souffrent.
A donner dans le sacrifice ou avec intention de recevoir en retour, je m’éloigne de l’onde de Vie et de son abondance. Je me vide, et le peu que je reçois en retour est à la hauteur du peu d’authenticité de mon action.
Le don véritable commence par la reconquête de ma propre liberté.
Donner librement devient alors léger. Donner est joie et non plus sacrifice. Donner n’est plus me départir d’une part de mon énergie, c’est offrir à l’autre la semence de sa propre libération.
Paradoxalement, le jour où je donne le plus, c’est le jour où je sais dire non, en pleine conscience. J’offre alors à l’autre le visage de la transparence et l’énergie de l’authenticité.
Extrait de « Les tribulations de l’âme sur le chemin de l’éveil » Catherine Brunet, Editions Baudelaire, 2016.
Texte de Nicolas LEROUX