MÉDIDATION & HYPNOSE : LES VRAIS EFFETS
Modifier notre état de conscience a de véritables effets biologiques! Des travaux qui démêlent le vrai du faux sur la méditation et de l’hypnose, qui font de plus en plus d’adeptes aujourd’hui.
Rien de « magique » ici : leur action est retracée du cerveau à l’ADN. Et on sait à présent quels maux elles peuvent soigner…
Guérir par la pensée… Promesse sérieuse ou pensée magique ? Des études le prouvent aujourd’hui, la méditation agit sur le cerveau, les cellules et l’ADN. C’est un état modifié de conscience qui engendre un contrôle de l’attention renforcé, une meilleure régulation des émotions et un accès à la méta-cognition. Quant à l’hypnose, elle transforme l’activité cérébrale et les perceptions. Ce qui provoque un détachement vis-à-vis de ses actions, une attention hautement focalisée et la création d’une « bulle intérieure ».
Oui, mais observer les effets physiologiques bien réels de la méditation ou de l’hypnose est une chose. Traduire ces effets en traitement thérapeutique en est une autre.
D’autant plus que l’incertitude règne : « Il nous manque un cadre méthodologique et théorique solide pour étudier et valider ces effets physiologiques », reconnaît, à propos de la méditation, le neuroscientifique Antoine Lutz.
Les essais cliniques sont difficiles à réaliser
Une incertitude dont la médecine s’accommode mal. Car qui dit thérapie dit efficacité dûment prouvée suivant des règles d’évaluation strictes, comme c’est le cas lors des essais cliniques.
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Mais comment mesurer l’efficacité des thérapies des tenants de l’approche corps-esprit ? Difficile d’imaginer à quoi ressemble une « session placebo » de méditation ou d’hypnose… Dans la plupart des essais, l’alternative consiste à remplacer le placebo par un traitement de référence du trouble. Par exemple, la pleine conscience a été comparée à la prise d’antidépresseurs dans le cas de la dépression.
Résultat ? « Des études de qualité démontrent que ces approches peuvent trouver une place complémentaire dans un parcours de soins bien spécifique », affirme le pédopsychiatre et biostatisticien Bruno Falissard qui, à la demande de l’Inserm, a coordonné en 2014 une expertise scientifique sur plusieurs médecines alternatives.
Une démarche médicale alternative qui prend en compte la qualité de vie globale
Mais ces études peinent à trouver grâce aux yeux des tenants de la médecine fondée sur les preuves. La marche semble encore haute, d’autant plus que les essais sont coûteux et difficiles à faire financer pour des thérapies non adossées à des laboratoires pharmaceutiques.
Selon la néphrologue Corinne Isnard Bagnis, qui teste depuis 2012, à la Pitié-Salpêtrière (Paris), des approches basées sur la pleine conscience, « il faut développer des essais qualitatifs afin de mieux décrire le vécu des patients et prendre en compte l’amélioration globale de leur qualité de vie. » Une démarche où l’état psychologique compte autant que l’état physiologique, et qui pourrait s’imposer à terme dans les protocoles d’évaluation des médicaments.
Une chose est sûre : le lien entre le corps et l’esprit n’a pas fini d’interroger les cliniciens.
Tous les effets sur :
Addictions
Troubles du sommeil
Douleur
Dépression
Vieillissement
Troubles sexuels
Troubles anxieux
Maladies inflammatoires
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La suite de cet article est à lire dans Science & Vie n°1206 (mars 2018), p. 66