L’art du kintsugi… les cicatrices comme histoire

kint

Les cicatrices font partie de l’expérience, de l’histoire.
Les japonais ont cette particularité d’observer le monde qui les entoure avec un regard posé et sage. La philosophie qui est à la base de leur culture en est une preuve constante. Le kintsugi est l’art de réparer des poteries endommagées avec de l’or afin d’illuminer l’existence de l’objet.

Nous pouvons très facilement rapporter cette vision à nos vies, à notre société…les chocs, les blessures ne sont pas la fin, elles nous marquent mais doivent nous rendre meilleur. Car en effet, cet art a rendu les pièces en question d’une si grande beauté que certains collectionneurs sont accusés d’avoir eux même brisés des poteries de valeur afin de les faire réparer.

Nos cicatrices ne sont pas laides, elles sont les témoins de notre vie et elles sont là pour nous faire avancer.

Le KINTSUGI est  un magnifique travail de jointure d’or : l’art de réparer les céramiques brisées avec de la laque saupoudrée de poudre d’or. De tsugu réparer relier, transmettre et donner de la valeur.

Découverte :

Tea_bowl_fixed_in_the_Kintsugi_method

Le kintsugi –kintsuguroi– ou la céramique brisée

kintsugi

Le kintsugi est un art encore méconnu en France, qui signifie littéralement « Jointure d’Or ». […] C’est une technique japonaise qui date du 15ème siècle environ, développée par les artisans japonais.

Une technique japonaise qui aurait commencé vers le 15ème siècle lorsque le Shogun Ashikaga a envoyé un bol chinois cassé en Chine pour une restauration. Quand la pièce a été retourné restauré avec de vilaines agrafes métalliques, les artisans japonais ont développé une manière plus esthétique. […]

Très appréciée des Chajin japonais (les pratiquants de l’art du thé), l’art du kintsugi a permis le développement d’une esthétique nouvelle, en créant l’idée de réincarnation, donnant ainsi une nouvelle dimension et permettant une renaissance de la pièce originelle.

Kintsugi diary

Kintsugi, Gintsugi et Urushi-Tsugi sont trois termes qui, à eux seuls, peuvent résumer tout un pan du rapport à l’objet en Asie, très éloigné de notre conception occidentale.

En effet, dès qu’une céramique se brise sous nos cieux, son destin est de rejoindre le dépotoir le plus proche et les grandes pièces de collection voient leur prix chuter de façon drastique, quand elles ne perdent pas tout simplement toute valeur aux yeux des collectionneurs.

Il en est différemment dans la tradition céramique asiatique, où l’objet brisé peut trouver un nouveau souffle et continuer sa vie … et sur le marché de l’art, de tels bols réparés obtiennent même finalement de meilleurs résultats en vente que des pièces intactes.

Cet art nous donne à méditer 😉 ces traumatismes font partie de l’histoire et font de ces objets ce qu’ils sont, tout comme nos cicatrices font de nous ce que nous sommes.

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3 thoughts on “L’art du kintsugi… les cicatrices comme histoire

  1. Merci Abellina pour cette initiation à l’art – oui nous aussi portons tous des cicatrices plus ou moins profondes – pour ma part certaines me servent toujours à avancer mais l’une d’elles est une cicatrice trop profonde que je porte en moi et qui ne sera jamais comblée – seule la foi que j’ai de retrouver mon cher papa – dont la disparition est la cause de cela – le fait de savoir qu’il est toujours avec moi près de moi qu’il m’a soutenu pendant longtemps qu’il me soutient toujours peut-être – m’a aidé à vivre avec.
    Merci Chère Abellina

  2. Nous devons donc accepter nos cicatrices et faire en sorte que celle ci nous rende encore meilleure que ce que nous étions.

  3. Merci pour ce site, je transmets le lien à mes soeurs d’âme, blessées en leur sein, au coeur de la féminité, , et en cours de reconstruction mammaire – J’ai, quand à moi sauvé mon sein – Je pratique la terre d’argile en modelage et je tente à ma façon de remodeler mon histoire grâce à cette épreuve de vie –

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